PALIMPSESTE

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Parti de Gauche : Nous n'y arriverons pas si 1/3

Si nous ne réactualisons pas notre position quant à la monnaie commune et l'UE en général. Ce projet voulu par les Etats-Unis d'Amérique est un système irréformable et d'essence antidémocratique. Quid d'une sixième république où l'assemblée serait soumise aux même injonctions bruxelloises ? Quid d'un vaste service public dans le cadre de leur démantèlement programmé au niveau européen ? Qu'adviendrait-il des nouveaux droits des travailleurs quand l'on décide de prendre acte de la mise au chômage par décret de 2600 fonctionnaires de l'audiovisuel public ?  Comment penser réindustrialisation et filières courtes quand le diktat impose le moins disant social ? La liste des i (1/3ncompatibilités est si grande que vouloir mener à bien le début du programme du FdG  suppose soit la désobéissance européenne soit la sortie négociée de l'UEM voire de l'UE.

         La première voie n'est pas durable, jamais l'Allemagne ne cédera sur des sujets aussi brûlants que l'indépendance de la banque centrale, ou ne reviendra sur les funestes traités qui corsètent et le possible et l'imaginaire européen depuis Maastricht en 1992. C'est malheureux mais la France et l'Allemagne ne peuvent avoir la même politique de développement économique et social. Or, la façon dont sont établis les traités européens et le statut de la BCE sont génétiquement allemands, notamment en matière d'orthodoxie budgétaire, ou encore cette focalisation sur la maîtrise de l'inflation. Il n'y a de développement harmonieux pour l'Allemagne et la France qu'en suivant des politiques macroéconomiques différentes, chose impossible avec une monnaie commune.

         La sortie négociée suppose quant à elle un dialogue qui fasse une fois pour toutes le constat de nos divergences. Partant de là des points aujourd'hui tabous : Harmonisation fiscale, sociale, environnementale ou bien le protectionnisme européen mais aussi des questions plus politiques comme le rôle dévolu au parlement croupion, le devenir des commissions et autres bureaucraties décisionnaires antidémocratiques...) pourront être soulevés. Pour faire simple notre position actuelle est la suivante : "on reste à condition de faire ce qu'on veut car la France est la deuxième puissance du continent etc". Il m'est d'avis  plus porteur de dire"on s'en va sauf si..." Porteur c'est-à-dire ?

Plus honnête intellectuellement d'abord. Le Front de Gauche au pouvoir ne pourrait rien faire si nous restons liés aux traités européens et à l'euro.Combien de "recommandations", de "mises en demeure", "d'attaques spéculatives sur notre dette", d'"amendes à payer" aurions nous à à subir ? La France serait le mouton noire montrée du doigt accusée de mettre en péril le "bel édifice européen". Politiquement, ce serait usant, épuisant.

 Plus réaliste ensuite car la menace serait plus lourde et l'Allemagne se trouverait obligée de se questionner sur sa stratégie (Mittel Europa ou Occidentale ?). Un débat démocratique en Allemagne sur ce point fondamental pour ce pays depuis sa création (de quel côté se tourne l'aigle ?) ne pourrait que faire du bien.

Enfin un tel changement dans le discours le rendrait également plus audible auprès des Français mais aussi de l'ensemble des pays européens. Ici, il est manifeste que l'UE dans le coeur des gens, a vécu. Hormis quelques élites transnationales et petits rentiers rassurés par le coffre fort de Francfort (le franc fort déjà...) plus grand monde n'accorde le moindre crédit à la pieuvre passoire européenne. Si l'idée européenne peut encore séduire la grande majorité de nos compatriotes ne parierait pas un kopeck sur cette UE là. Si elle avance encore dans la voie de l'intégration cela ne pourra se faire su'à l'insu des peuples, en catimini ou soyens en sûrs, sans leur demander leur avis. Les Français pourraient ainsi mieux appréhender les tenants et aboutissants de notre horizon européen. Quant aux pays memebres, ils devraient également se positionnner par rapport à nous : voilà le modèle européen dont veut la France pour remplacer l'existant, on est d'accord ou non, on débat, on choisit. Il y a fort à parier que plusieurs pays nous suivraient, écoeurés et épuisés qu'ils sont par la Troïka, les réformes structurelles, le chômage de masse, l'instabilité politique...



24/06/2013
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