L'ère citoyenne. Nouvelle d'anticipation politique. (Ep 1)
Beau temps sur la France ce dimanche 22 avril 2012, les beaux jours s'annoncent enfin après un hiver tardif et rugueux. Ce dimanche est une journée de purgatoire, il s'agit de mettre un terme véritable à ce long épisode de froid. Alors avant le repas en famille ou la sortie à la pêche, près de 76% des Français se sont rendus aux urnes lors du premier tour de l'élection présidentielle. Le devoir citoyen en poche, les Français vaquent ensuite à leurs loisirs dominicaux enfourchant leur bycyclette ou se précipitant dans leurs grandes surfaces préférées, à savoir celles qui, toujours un peu plus nombreuses, sont ouvertes en ce jour de repos.
A 20 heures, après que les premières tendances du scrutin ont été prudemment révélées via les journaux belges ou suisses en ligne et relayés par quelques résaux sociaux, les premières estimations officielles s'incrustent devant les écrans.
Médusés, des millions de Français assistent en direct à ce que d'aucuns nomment aujourd'hui "l'ère citoyenne". Ils ne perçoivent cependant pas encore toute la portée ni la multitude des enjeux du résultat de leur vote. Car quoi ? Fondamentalement, les équilibres politiques n'ont guère variés. La Gauche atteint 47% des voix, la droite 53%, à peu près le même chiffre qu'au deuxième tour de la présidentielles de 2007. Depuis le début de la campagne, on nous annonçait une configuration àn 4 grands candidats et demi. Le demi grand, c'était ce trublion de Mélenchon. Les deux plus gros, Hollande et Sarkozy représentaient les deux partis qui gouvernaient la France depuis environ 40 ans. Derrière eux, deux outsiders Un centriste de droite, éternel challenger, bon joueur mais un brin timoré, Bayrou : un homme qui veut gouverner avec la droite...ou la gauche. Ca dépend des saisons. F Bayrou s'était fix pour mission des fédérer les déçus du sarkozysme au nouyeau chrétien démocrate qui forme sa base naturelle. Dans les sondages d'avant tour, on lui promettait une quinzaine de pour cent.L'autre outsider, c'était la fille à papa, Le Pen. Transformant radicalement le discours libéral du père, elle a cherché à faire du natinal-socialisme. Son but ? Fédérer l'électorat populaire bien blanc et déclassé. On lui promettait aux alentours des 17% ce qui constituait un score sondagier élevé mais stable. Le favori de la droite demeurait néanmoins Sarkozy, le président sortant, donné toujours au deuxième tour mais battu à chaque fois. Après une campagne "choc" aux propositions musclées très marquées à droite, Sarkozy a cherché à parer la fuite de l'électorat ouvrier qui lui avait permis de devancer largement ses concurrents en 2007. Il fallait pour lui arriver en tête au premier tour pour essayer de créer une dynamique quitte à manquer de réserves au second tour. C'était sa seule chance. Ses propositions volontairement choquantes avaient pour effet escompté de recevoir des coups plus violents encore. Ainsi placé au centre du débat il aurait eu beau jeu de se placer en martyr. Cependant les attaques de Bayrou et Le Pen lui ont fait plus de mal que ceux venant de gauche. On lui annonçait environ 24 % des voix.
A Gauche, la configuration était plus simple. 3 petits candidats atteignaient péniblement les 4% d'intentions de vote. Mélenchon et Hollande se partageaient très inégalement le gros des bataillons. Hollande autour de 28. Quoiqu'en légère décrue, le socialiste était sûr d'arriver en tête.L'homme était rompu aux joutes politiques et à ses arcanes. Cependant son programme était jugé un peu terne par les Français. Assurément il serait meilleur président que le précédent, mais pour ce qui était du changement, beaucoup trouvaient cela un peu excessif pour un homme tout n courbes et en rondeurs. Mélenchon après une campagne jugée réussie, était autour de 12 à 14 en fonction des instituts. Parti à 4 % d'intention ce dernier avait donc plus que triplé son score en moins de 7 mois. Sa progression s'était toutefois un peu ralentie ces derniers temps. Il n'a pu dépasser les 15% d'intentions de vote. Sa campagne, menée tambour battant avait attiré les foules. Le budget de campagne explosait au fur et à mesure que des salles plus grande devaient être louées. Le peuple de gauche était sûr de retrouver Hollande au deuxième tour, mais se sentait revivre à travers Mélenchon. Le rappport de force gauche droite s'établissait à 44-56% et non 47-53% comme ce 22 avril 2012. C'était "dans la marge d'erreur" se contentèrent d'indiquer les "instituts" peuplés non de savants mais de statiticiens habitués aux études de marché.
Lorsque les visages de Hollande et Mélenchon apparurent sur les écrans la stupeur fut totale : "Comment cela ... ?" "Il y a erreur ?" "Je n'y crois pas". Pourtant ce furent bien ces deux visages. Hollande réunissait 23 % des voix et gardait la tête, Mélenchon avec 20.5 % des voix devançait d'une courte tête Sarkozy qui perdait 4 points répartis entre Le Pen (18%) et Bayrou (16%).. Sommairement, le coup de tonnerre était un véritable 21 avril 2002 inversé : La droite était absente du deuxième tour.
Je vous assure que c'est ainsi que "l'ère citoyenne" prit son envol.
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